La Pisciculture Fédérale

Située à Velars-sur-Ouche, la pisciculture fédérale bénéficie d’un site privilégié au coeur d’une infrastructure optimisée. De taille humaine, elle est animée par une équipe de deux techniciens, supportés en temps de besoin par leurs collègues. C’est sur ce site que sont produites les truites arc-en-ciel (TAC) que la Fédération met à disposition des association agréée de pêche et de protection des milieux aquatiques (AAPPMA) de Côte-d’Or, qui font appel à ses services pour soutenir leurs activités halieutiques.

Tout commence dans l’écloserie qui a une capacité d’accueil de 450 000 alevins. Celle-ci, comme les autres installations, est alimentée en eau par une source. Les oeufs sont sortis d’incubateur, mis en contact avec l’eau de l’écloserie puis placés sur des clayettes qui sont plongées dans des auges en attendant l’éclosion. Les alevins sont ensuite mis en grossissement dans des bassins extérieurs courant mai. D’abord dans une structure de prégrossissement puis en structure de grossissement. Une fois que les poissons ont atteint la taille voulue, ils sont envoyés en bassin de stockage. La pisciculture fédérale fonctionne de manière à garantir une production de sujets de bonne taille, quantitativement appropriée aux aspirations de la collectivité halieutique départementale et qualitativement conforme aux exigences sanitaires. Elle  remplit chaque année son objectif essentiel de fournir un produit irréprochable.

Elle ne produit que des TAC. En effet l’objectif de tous déversements de poissons en rivières répond exclusivement à la satisfaction de la demande des pêcheurs et en aucun cas à une mesure de gestion écologique visant à pallier un dysfonctionnement du milieu ou renforcer les populations sauvages. Dans ce dernier cas, la priorité doit toujours être donnée à la restauration des habitats qui constitue l’unique intervention légitime et responsable sur les peuplements piscicoles sauvages. Même s’ils sont peu impactant sur les milieux, les déversements en TAC devraient se limiter aux portions les plus dégradées des cours d’eau afin de gérer de façon patrimoniale les secteurs abritant des populations de truites farios encore fonctionnelles et ainsi les préserver.

Les truites triploïdes, késako?

Comme une grande partie des êtres vivants, les truites arc-en-ciel possèdent deux paires de chromosomes : on les dit diploïdes. Pour les déversements, sa reproduction présente moins d’avantages que d’inconvénients. A l’inverse, les animaux triploïdes sont plus intéressants puisqu’ils sont incapables de se reproduire. Ce qui permet de les relâcher dans les cours d’eau sans altérer les peuplements déjà présents dans les rivières et ainsi réduire l’impact sur les espèces sauvages. C’est pourquoi les truites arc-en-ciel sont élevées majoritairement à des fins halieutiques, c’est-à-dire pour la pêche.

Comment obtient-on de tels résultats ? Il suffit tout simplement de passer les oeufs à l’eau chaude. Après fécondation à une température de 10° environ, les oeufs sont trempés dans un bain à 26,5° durant 10 minutes pour obtenir des animaux triploïdes (deux paires de chromosomes de la mère plus celle du père). La maturation des oeufs se poursuit à une bonne dizaine de degrés. Les alevins triploïdes sont parfaitement viables et se développent de manière normale. Ils sont sans danger pour la santé ce qui permet leur consommation, et permettent de réduire les risques pour les milieux naturels.

Les déversements

La période des alevinages débute en mars et se termine début juin, la majorité d’entre eux se faisant pour l’ouverture de 1ère catégorie. Ces déversements se font sur commandes des associations de pêche et sont effectués par les employés de la Fédération avec l’aide des bénévoles des AAPPMA. Grâce à sa pisciculture, la fédération joue un rôle fondamental de soutien halieutique pour ses associations et contribue au bon développement du loisir pêche en Côte-d’Or.

Compte tenu de la très forte demande, les lâchés effectués sont surdensitaires, c’est à dire que les quantités de poissons déversées dépassent largement la capacité d’accueil du milieu. Cependant, du fait de la très forte pression de pêche exercée, la plus grande partie des individus est à nouveau capturée, et pour la majorité dès les premiers jours suivant l’ouverture, où nombreux pêcheurs se côtoient au bord des cours d’eau. Ce type d’empoissonnement répond clairement et efficacement à un objectif de gestion halieutique, satisfaisant une demande de pêcheurs tout en réduisant l’impact sur les populations sauvages.